L’interview de la rentrée : rencontre avec Dominique, installée à Tavira depuis 2018
Dominique s’est installée à Tavira, en Algarve, au moment de la retraite. Elle nous parle notamment du challenge que peut être l’intégration au Portugal quand on est retraité(e), des qualités qu’il faut avoir ou développer pour s’adapter, et de la satisfaction de voir ses efforts porter leurs fruits.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Dominique, j’ai 65 ans, je suis célibataire et je vis maintenant à Tavira, où je me suis installée définitivement en novembre 2018. Mes enfants et mes amis viennent régulièrement me rendre visite. Tous apprécient le calme de cette jolie ville, les magnifiques plages et le sentiment de sécurité qui règne au Portugal. Ici la vie est sans stress, les portugais ont encore la chance de prendre leur temps et ont une très grande disponibilité. Il est nécessaire de se laisser aller à ce rythme bien différent et de vivre sereinement les quelques lenteurs notamment administratives.
Ma vie professionnelle s’est déroulée essentiellement dans le milieu du spectacle, à Paris, en région et à l’international.
Pourquoi avoir quitté la France au moment de la retraite ?
J’avais envie de nouveauté, d’un nouveau projet de vie en arrivant à la retraite. Bouger ou déménager permet de répondre à cette envie, et s’installer à l’étranger m’a semblé encore plus excitant, car on se retrouve vraiment face à soi-même.
Même si c’était secondaire, le côté économique a joué également, car au Portugal, comme dans d’autres pays, on peut vivre mieux qu’en France.
Aviez vous déjà vécu à l’étranger auparavant ?
J’ai vécu deux ans à Florence en Italie, j’ai beaucoup tourné en France, et à l’étranger.
Quels sont les pré-requis pour se lancer dans un tel projet, en particulier si on est seul(e) ?
Je pense qu’il faut certaines qualités humaines, être audacieux et sociable. La capacité d’aller vers les autres est importante, et il faut selon moi être prêt à faire des efforts, apprendre la langue notamment, pour s’adapter et s’intégrer.
Pourquoi au Portugal ? et pourquoi en Algarve ?
Le choix s’est fait grâce à des amis, qui souhaitaient s’installer en Algarve et y vivent aujourd’hui une partie de l’année, et qui m’ont convaincu de m’y installer également.
Où en êtes-vous de l’apprentissage depuis notre rencontre à Tavira en octobre dernier ?
J’ai pu continuer à progresser, notamment grâce à l’Alliance Française, qui a ouvert des cours virtuels avec l’arrivée du covid. Je suis maintenant à l’aise dans la plupart des situations de la vie courante, même au téléphone. J’atteins parfois mes limites dans des discussions ou des démarches compliquées, mais globalement j’arrive bien à communiquer.
Est-ce difficile de s’intégrer ?
Ce peut être difficile de rencontrer des Portugais, de créer de vraies relations. Et particulièrement dans les zones touristiques, où la population portugaise est plus jeune et travaille. On peut donc se retrouver en décalage. Le niveau moyen des pensions de retraite au Portugal est assez bas par rapport à la France. Les retraités Portugais ne vivent pas tous au même endroit et de la même façon que les retraités étrangers qui vivent en Algarve, principalement sur le littoral.
Par la force des choses, je me suis fait des amies françaises, ce qui n’était pas forcément ma volonté en arrivant.
Il faut chercher des espaces et des opportunités où l’on peut rencontrer des portugais. Ce peut être du bénévolat, voire faire de la politique au niveau local, avec humilité.
Est-ce selon vous plus compliqué de s’intégrer quand on est seul(e) ?
Je ne pense pas. Au contraire, porter seule un tel projet oblige à aller vers l’autre, alors qu’un couple pourrait avoir tendance à se suffir à lui-même. Et, je le répète, cela oblige à chercher en soi des qualités humaines nécessaires pour s’adapter. C’est très gratifiant !
Avec 3 ans de recul, quelles sont, s’il y en a, les bonnes et les mauvaises surprises ?
A part le covid, qui a rendu certaines choses plus compliquées pour tout le monde, je n’ai eu que des bonnes surprises !
Le seul bémol concerne ma voiture. Je n’avais pas réalisé que les démarches pour immatriculer ma voiture prendraient autant de temps et me coûteraient aussi cher. Je déconseille d’importer sa voiture. Autant acheter sur place, ou louer ponctuellement, d’autant qu’on peut presque tout faire en transports en commun.
Sinon, je n’ai aucun regret ! Que du bonheur !
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